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Ce que j’avais à portée d’œil et souvent à portée de main, c’étaient les mains de centaines de femmes et d’hommes que je croisais sur mes lignes ou j’oubliais le quotidien pour ne voir plus que des mains, les mains des lignes.

Pour avoir les mains presque libres, j’ai utilisé un petit appareil photo qui tient au creux de la main, discret. Je n’ai jamais forcé la main de mes co-voyageurs, en leur laissant toujours le choix de faire parler leurs mains, leurs personnalités, leurs vies de femmes et d’hommes dont les mains témoignent de ce qu’ils sont, ou passer la main en cas de refus…

Sur ces lignes, on se réfugie en soi ou on regarde ses pieds, les visages se dérobent souvent et les yeux fuient, d’autres utilisent leurs mains. Leurs mains sont un écran, une attitude, une affirmation, un jeu de séduction ou de tromperie, jeux de mains jeux de vilain dit-on, ici c’est simplement une offrande de son intimité, sans l’intrusion que peut avoir la capture d’un regard.

J’ai parfois eu la main heureuse, j’aurais voulu serrer plusieurs de ces mains qui m’aidaient à supporter ces moments de fatigue, à peine éveillé, ou épuisé le soir.

Sans le savoir, ces mains m’ont fait chaud au cœur et même pris la main dans le sac, elles m’ont rendu sur ces lignes un espace de liberté.

ALLE

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